Ce site est optimisé pour Safari 6+, Firefox 6+, Chrome 16+ et Internet Explorer 10+. Avec votre navigateur sa qualité risque d'être altérée.
Masque interculturalité
interculturalite.fr
Articles sur l'interculturalité

17 articles

La culture est humaine

Pourquoi les formations et conférences interculturelles que je réalise sont-elles à chaque fois très appréciées des participants ? Parce que les gens qui viennent sont déjà intéressés par ce sujet ? C’est probable. A cause de ma maitrise du sujet, d'une bonne préparation, de leur qualité générale ? Sans doute (je l’espère ! ). Mais j'ai l'intuition qu'il y a quelque chose d'autre qui suscite l'intérêt de mes auditeurs.

En effet, lorsque je parle d'interculturalité, je parle des gens, de ceux qui m'écoutent et de ceux qu'ils rencontrent ou qu'ils vont rencontrer. Je dis quelque chose de ce que nous sommes en tant qu'êtres humains, en tant que citoyens de notre monde d'aujourd'hui, je propose une façon de nous considérer nous-mêmes et surtout, j'en parle d'un point de vue relationnel, c'est-à-dire humain.

Souvent dans notre époque moderne, on nous parle de nous d'un point de vue scientifique. Ceux qui prennent la parole à ce sujet sont des chercheurs en science cognitive, en médecine, en biologie... Tout ce qu'ils peuvent dire de nous est certainement très pertinent, mais peut-être aussi un peu trop rationnel, un peu trop froid. Comme le dit Robert Pogue Harrison, notre époque moderne est très « cerveau-centrique ». C'est pourquoi j'ai l'intuition que les gens qui participent à mes formations et mes conférences se réjouissent inconsciemment d'entendre parler de l'humain de façon humaine.

Et puis dans ce discours scientifique, on entend de plus en plus dire que nos comportements et nos actions sont déterminés par notre biologie, que le libre-arbitre est une illusion1 et, in fine, que ce que nous vivons n'a pas beaucoup de sens et que nous n'y pouvons pas grand chose. Au contraire, lorsque je parle d'interculturalité, je propose à mes auditeurs de prendre conscience de ce qu'ils vivent d'une façon nouvelle, et ainsi de se saisir d'une possibilité de changement qui se trouve à leur portée, qui dépend d'eux. Je leur explique comment ils sont des hommes et des femmes en relation avec d'autres hommes et femmes qui leur ressemblent en même temps qu'ils/elles ne leur sont pas identiques.

Je leur explique comment ils peuvent comprendre leur propre culture et la culture de l'Autre plutôt que de les subir. Je leur explique qu'ils sont des êtres humains, influencés mais pas pré-déterminés, authentiquement libres de participer eux-mêmes à ce qui les influence. Dans un monde qui leur crie souvent le contraire, je crois que finalement, c'est ça qui leur plait. Gageons que je ne dise pas trop de bêtises dans mes conférences et que mon propos ne soit pas trop éloigné de la réalité...

1 En particulier, j’ai entendu le professeur Stanislas Dehaene poser cette affirmation dans sa leçon inaugurale au Collège de France du 27 avril 2006. On retrouve également cette affirmation dans le best-seller Sapiens de Yuval Noah Harari.

La chose la plus difficile à voir est la paire de lunettes qu’on porte devant les yeux. (Martin Heidegger)